Je me dis toujours partant pour des courses immenses
Et capable comme Colomb de toucher le vide
J’avance droit sans jamais connaître mon but
Hélas
Il n’est pas d’endroit où je pourrai jeter l’ancre
Il n’existe pas d’île où mon bonheur pourrait se réfugier
Au fond de la tranquillité – perdue peut-être
Hélas
J’ai cru un jour en l’amour
A moi aussi ce charlatan présenta son eau-de-vie
Qu’on dit l’essence même le charbon du poète
Hélas
La poésie – Elle aussi m’a giflé en plein cœur
En ses glaces aussi je me suis jeté
Naïf charmant fier et comme aveuglé par mon orgueil
Hélas
Dieu a brillé dans cet étrange paradis
Chaque chose aurait pu sembler faite de sa main
Mais je regarde le ciel et il reste bleu
Hélas
La joie de la nature le drame du printemps
Ne m’auront enchanté qu’une seconde
Et ma fureur s’accroît lors de sa renaissance hélas
Hélas
Le temps tourne et l’ouragan passe
Libérant ces gouttes venant de pays qui ne me verront jamais que je balaierai
Un vent souffle emportant mon dernier crachat – mais je reste
Heureusement.