(1996-1999)

« Si tu m’aimes, je ne t’aime point.
Et si je t’aime, pauvre de moi ! »


Sherman

Donnerstag, 28. Januar 2010

« Grande valse brillante »

On dit l’amour une chose précieuse,
Un diamant pur caché pour les profanes.
Et je ne veux pas le connaître.

On me dit une femme est toute la lumière,
Et la beauté des planètes, et la beauté des étoiles.
Je reste sourd et monotone…

Partout où mes yeux ont vu la terre creuse
Partout où temps et autre offraient leurs faces planes,
J’ai rêvé moi aussi de renaître ;

Car autour de moi volait ce cœur de pierre,
Et toujours il m’enferme dans ses toiles ;
Et par un si beau soir j’ordonne

Comme une bête, et comme un homme,
J’ordonne à tous de laisser mon chant impur,
Partir de moi, puis retomber ivre,

Là-bas, hors de la ligne, loin de tout ; dans la plaine,
Nous étendrons l’amertume sans fin de ne pouvoir
L’étendre plus encore…

Et dans ce bel enfer en somme
Dans ce monde qui ne me veut ni froid ni dur
De n’avoir pas un seul jour su vivre,

Tu apparaîtras soudain comme une reine,
Comme une pauvre princesse qui ne peut que voir
Son prix mourir en chaque pore,

A qui on dit l’amour une chose précieuse,
Un diamant pur caché pour les profanes,
Et à qui il ferme la porte.

Toujours tu prouveras que femme égal lumière,
Et beauté des planètes, et beauté des étoiles.
Car tu seras comme l’espace à naître…

Quand tu demeureras pour toujours lumineuse
Au loin ! Perdue dans les nuits océanes,
Tu viendras regretter, comme une morte,

Et pleurer un soir sur cette pierre,
Le pauvre homme endormi dans un espoir sans voiles
Qui ne voulait plus se connaître.