(1996-1999)

« Si tu m’aimes, je ne t’aime point.
Et si je t’aime, pauvre de moi ! »


Sherman

Donnerstag, 28. Januar 2010

Révolution (Printemps)

Demain tu partiras,
Tu finiras ta ronde.
Ton regard s’étendra
Jusqu’aux confins du monde.

Quand sur la ville entière
Montera le vieux soir –
Sur les toits la lumière
Jouera son chant d’espoir.

Enfin un peu d’honneur !
– Et la paix sur ton âme –
Avec un nouveau cœur,
Au fond d’un nouveau drame,

Demain soir tu iras
Par-delà cette porte :
Ton destin s’y jouera.
L’enfance sera morte.

Libéré du passé !
Sans plus aucune trace
Des peurs qui te pressaient…
Le monde est ton espace ;

C’est une nouvelle ère.
C’est l’idée du bonheur.
C’est l’ivresse éphémère
D’un éternel menteur !

Souviens-toi de cette heure
Qui s’achève pour toi,
La minute sans pleurs…
Tu vivais dans la joie.

La vie gardait, cachée,
De mystérieux trésors ;
Et vibrait en secret
La renaissance ! Encore !

Traître à la nouvelle ère,
Te revoici au sol,
Ni mort, ni libre, et fier
De ta nouvelle geôle !

Mais si tu veux défendre,
Et faire les récoltes
Des jours partis en cendres,
D’une heure de révolte,

Rien ne reste, hors l’horreur
D’une mort solitaire.
« Il fallait » – alors pleure
Ton souvenir amer…

« Il fallait » – et ta vie
Continuera ses rondes.
Et pour toi point d’abri,
Fût-ce aux confins du monde !