(1996-1999)

« Si tu m’aimes, je ne t’aime point.
Et si je t’aime, pauvre de moi ! »


Sherman

Donnerstag, 28. Januar 2010

Récit d’un inconnu


Je vivais dans un pays sinistre. Je me voulais le plus grand des hommes. Ma vie n’avait pas d’autre sens.
Je me méfiais de mon prochain comme de moi-même. Je n’avais rien à dire, mais je parlais. Ma voix était une eau croupie.
Je rêvais parfois à d’autres astres. Je m’imaginais régnant sur des milliards de peuples. Mon âme n’avait qu’un but.

Pourtant ce soir le jour se lève.
Un jour enchanteur ouvre ses portes
– Les portes par orgueil fermées. – L’orgueil s’éteint dans un dernier sursaut ;

( Et je vis désormais !
Et je suis à jamais libre…
Libre, de me croire enfin moi-même,
Libre de me croire vivant !)

Et ce soir tu m’attendras,
Et ce soir l’avenir se déchire,
Comme un rideau
Je vois tomber ma vie ancienne.

Ah ! j’étais vieux autrefois !
Brûlons les traits de ma jeunesse !
Et je marche, dans la lumière,
Vers l’âge d’or, Vers la vie !