Lourde l’inaction et le farniente. Lourde la haine, l’incompréhension la platitude des astres. Je ne veux rien et je ne suis rien.
Et même si un soir j’arrivais à l’amour, et si j’aimais, et si je savais vivre - audacieuse espérance ! - combien de temps pourrais-je m’attacher ?
Et parfois même, sombre, lorsque même la vie me pèse même la vie est triste, elle reprend le dessous. Je redeviens âme.
Et puisque je ne suis qu’esprit flottant entre deux rives de l’indécision, entre l’inconstance et l’amour absolu des autres, comment me croire ?
Et puis bien sûr je maudirai ces quelques phrases, bien sûr je me frapperai le cœur - « tu as perdu ton talent » ! – mais ai-je jamais eu quelquechose à dire ?
Enfin, je regarderai ces quelques mots « mépris, lourde, néant » comme métaphore de ma vie ; j’essaierai de recomposer mes espérances en miettes.
Mais lourde lourde l’inaction, lourde l’inconstance, la légèreté ; plein du mensonge de mon corps, j’avance, et pourtant…
Et pourtant un jour, je m’étais dit que jamais il n’en serait ainsi… je porte le deuil de ma jeunesse ; et c’est moi-même que j’enterre
Sous un sable mouvant, la vie, sous le poids du passé, l’amour ; je suis un vieillard sans passé, un mourant sans vie éternelle.
Je suis la mort, et la vie m’escortera.