Ce visage ne mourra pas – non.
Pas plus que son souvenir.
Les lumières n’abandonneront
Pas ce sourire.
Quel plaisir de penser
Que la beauté existe sur la terre.
Et ton corps – j’en suis fou –
Et ta bouche, et ton visage
– Pour l’embrasser, je donnerais tout –
Chantent encor ce message :
« Quel plaisir de penser
Que la beauté existe sur la terre. »
Jamais je n’ai vu l’avenir
Si clair. Jamais
N’ai-je osé convenir
Qu’il me fut loisible d’aimer ;
Et quel plaisir c’est de penser
Que la beauté existe sur la terre !
La vie s’offre à qui veut la prendre,
Et à l’idole comme au traître,
Pour laisser tout amour se fendre,
Pour laisser tout amour renaître.
Ah ! quel plaisir de penser
Que la beauté existe sur la terre.
Quel plaisir de vivre pour vivre ;
Pour vivre, oh ! j’aurais traversé les mers !
J’aurais brisé dans mon livre
L’amertume d’être amer !
Mais quel plaisir c’est de penser
Que la beauté existe sur la terre !
Je me renie. Si jamais j’ai pu dire
Que le monde court à sa perte,
Que le bonheur est le moins pire ;
Si j’ai jamais sonné l’alerte.
Quel plaisir pourtant de penser
Que la beauté existe sur la terre.
Alerte ! Il y’a un paradis
Il y a un visage qui jamais ne mourra –
Non – une âme qui viendra par ici,
Et que je tiendrai dans mes bras.
Quel plaisir – oui – de penser
Que ta beauté règne sur la terre…