Profondeur de la nuit !
Profondeur du ciel au parfum d’étoiles !
C’est le parfum des plantes qui respirent
Et de l’eau qui s’écoule hors les rigoles,
Au bord du fleuve.
Miroir anxieux de mes rêves !
O nuit sans pareille et pourtant imperturbable dans l’univers
– Nouvelle angoisse…
C’est le bruit d’un chien sur l’autre berge,
C’est le cri d’un oiseau.
Et j’ai beau me savoir seul sur terre,
Condamné à être seul sur terre ô nuit
Penchante comme mon cœur instable,
Constante comme mon passé pierreux,
Quelle est cette lueur qui court dans la forêt ?
C’est le matin ! C’est le matin maudit
Tocsin d’un nouveau jour.
O nuit, enveloppe-moi tout au fond de ton ombre ;
Préserve-moi de la lumière !
Préserve-moi de l’amour !